Pourquoi les bars à tout (et à n’importe quoi) ?
Vous pensiez à un petit noir consommé vite-fait au coin du zinc ? Oubliez ! Le « bar à… » est le nouveau « comptoir du… » : une mode sémantique éphémère, utilisée à toutes les sauces avec un brin de snobisme !
Parce que c’est moins cheap qu'une boutique Au rencart, boutiques et autres magasins. Se désigner en tant que lieu physique, d’accord, mais pas à n’importe quel prix. Non mais quelle horreur. Pensez : « boutique à soupes », ça sonne quand même beaucoup plus ringard que « bar à soupes » ! Du coup, le mot prolifère aussi vite que des poux sur nos chères têtes blondes. Seulement, si on avait limité son utilisation aux commerces liés à la nourriture ou au débit de boissons, on aurait compris… Mais là, entre le bar à sourire, le bar à sieste et autre bar oxygène, on ne s’éloigne pas un peu du sujet ?
Parce que c’est la parenthèse enchantée du citadin pressé Admettons-le : le bar, dans l’imagerie populaire, c’est cet ilot bienfaiteur dans lequel on retrouve ses amis pour partager, sur le pouce et pour pas cher, un moment de convivialité autour d’un verre. Et bien là, c’est pareil : changez de tête en 10 minutes et faites-vous un sourire ultra-bright en 20 minutes… En d’autres termes on se détend, on prend soin de soi et tout ça entre deux rendez-vous professionnels et pour un prix modique. Pratique !
Parce que tout est question de marketing Dans les années 70-80 vous aviez les ongleries et bagageries, et tout ce qui se terminait par « -rie » était à la mode. Puis ont débarquées les « Maisons du » et leur offre prolifique du même produit. Aujourd’hui, le « bar » chasse le « comptoir ». Bref, tout n’est qu’une question de sémantique marketing. On ne dit plus boulangerie, trop vieille France, on dit « bar à pains ». On ne dit plus opticien, trop ringard, on dit « bar à vue ». Ce n’est pas du snobisme, c’est du marketing on vous dit. Un marketing qui, en l’occurrence, se moque un peu de la syntaxe !
Parce que c’est mode, donc à suivre Dans un article du Figaro daté de 2012, Corinne Bessis, créatrice de noms (dont l’agence est à l’origine de la Zoé de Renault notamment) déclarait que les « bars à… » n’auraient pas nécessairement une vie plus longue que les autres, notamment à cause de cette fameuse syntaxe : « Le bar à, ça fait copine à Marcel. Aller au coiffeur. Le côté cheap ressort. Ca tire vers le bas. Dior ne va pas appeler son eau de toilette « l’eau à Dior », et inversement, on ne dit pas non plus bar de p… ». Certes. Mais « bar à », c’est un peu comme une réplique de Nabila ou un LOL-cat : un phénomène dont s’empare la plèbe pour s’en débarrasser aussitôt comme un kleenex usagé. Alors, à quand les « troquets à sieste » ?
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